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*un mouton qui bouge est plus difficile à tondre*
19 avril 2006

essai marxiste

On a chanté-On a ri-Souvent-On a crié-On y a cru. Sait-on seulement à quoi ?

Sait-on seulement définir la raison de notre présence au sein de cette foule déchaînée, masse d'individus unis, paraît-il, par des convictions communes ?

J'ai vu tant de manifestants défiler sous des drapeaux communistes, scandant – sauf votre respect il me paraît déplacé d'employer le terme «chanter » - inlassablement Bella Ciao ou Hasta Siempre Comandante et j'ai vu ces mêmes idéalistes cracher sur Marx - un génie soit dit en passant.

Le monde diabolise le communisme a en vomir d'horreur, le monde aime diaboliser, le monde, ange parmi les anges est bercé par une pensée stéréotypée enracinée dans des mœurs impraticables, des tabous incompréhensibles et des croyances illusoires portés par des peuples entiers. Peuples opprimés ? Qu'importe, les divins prophètes véreux ont dit que le salut était proche. Le monde, victime parmi les victimes, s'opprime lui-même par la seule force de ses peurs.

Tout semble être parti du Manifeste du parti communiste que Marx , en collaboration avec Engels, publie en 1847 à la demande de la fédération des communistes. A ses débuts, cette fédération, née en Allemagne, était constituée d'une poignée d'utopistes et a connu grâce à la publication de son Manifeste un essor considérable à partir de 1850, date où le contexte politque européen permettait peut-être le plus aisément l'élargissement des idées révolutionnaires prônées par ces quelques marginaux traqués par les puissances occidentales.

On connaît le communisme, pour ce qu'il a été depuis, mais pas pour ce qu'il aurait pu être si on lui avait laissé la chance de fleurir. Les exemples que l'histoire nous donne des quelques régimes totalitaires connus ne sont que les germes d'une idéologie bien plus belle. De la graine à la fleur. La peur, peut-être de voir fleurir, une plante malade ?

Arrêtons-nous un instant. Quelqu'un (ô petite voix intérieure) me met en garde contre le fanatisme. Les idéaux n'ont plus de sens quand leur accomplissement même s'oppose à la doctrine. Prêchons en actes et en paroles et cessons d'idéaliser ce qui, en faits, ne peut s'accomoder du reste. Le problème du communisme, et c'est là toute son ambiguité, c'est un peu son essence même. Des idées rendues insoutenables par des régimes bien plus indécents, donc des idées, si on les soutient qui empêchent une quelqconque lucidité. Trop de communistes, suivant un shéma religieux abérrant, divinisent le Parti à n'en plus voir les erreurs, c'est là, en fait, que le danger se situe. C'est d'ailleur pour cette raison que bon nombre de membres décident d'aller pêtre vers d'autres contrées plus verdoyantes où les bouses de vaches ne sont pas nettoyées à coup de kalachnikov.

Le communisme fait peur. Et si le communisme fait peur, c'est en grande partie parce qu'il est unanimement assimilé à une dictature prolétarienne. J'entends déjà la foule hurler de terreur, jeunes gens cesser de dramatiser et de rendre insoutenable la vue de certain mot, qu'entend-t'on réellement par dictature ? Posez-vous la question. Son emploi est une erreur fatale, et pourtant, c'est en effet ici que tout régime communiste se doit de débuter. Débuter. L'ambition suprême d'un marxiste convaincu –intéressez-vous seulement aux propos d'un certain Lénine et vous en serait convaincu si vous n'accordez aucune crédibilité aux miens – est la mise en place d'une démocratie véritable – bien loin de celles que nous connaissons- et égalitaire, au sein de laquelle toute discrimination sociale serait inconcevable. Inévitablement – peut-être malheureusement- avant l'accomplissement d'un tel dessein, l'unique solution est l'établissement d'une dictature du prolétariat dont le seul but serait d'adapter une société entière à un mode de vie totalement opposé à celui auquel il est habitué sans être gêné dans son accomplissement par la force d'une minorité capitaliste souveraine. Pas de liberté pour les ennemis de la liberté ! En quelques générations, un équilibre parfait se mettrait en place mais avant cela, il paraît inéluctable que les anciens profiteurs d'un système discriminatoire soient opprimés. Non pas par vengeance mais pour la sécurité, tout à fait simplement, des libertés individuelles de la majorité. Et c'est en réalité cette première phase qui effraie le peuple ! Et c'est surement cette peur du dictact qui aura élever des ennemis sanguinaires sur la route du communisme et provoquer, pour des siècles à venir, son échec.

Je crois inutile d'expliquer précisément les idéaux communistes, tant d'autres l'ont fait avant moi, et bien mieux. Je crois également que beaucoup s'y sont reconnus mais ont eu peur de leur accomplissement. Dire que les idées marxistes sont justes mais impossibles à adapter, c'est n'avoir aucune ambition et c'est pour cela que la démocratie ne connaîtra certainement jamais une réalisation véritable.

« Prolétaires de tous les pays, unissez-vous »

Jojo

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